Nos Emprises
CHF 28.50
Auteur: Guillaume Delbos
Collection Pi-Romann
Synopsis
Lorsque Victor entre en contact avec la célèbre peintre Léopoldine M. sur Instagram pour discuter avec elle de projets professionnels, il ne se doute pas que cette rencontre dériverait en une histoire plus personnelle, proche de l’addiction et de la destruction.
Nos Emprises, c’est l’autopsie d’une emprise relationnelle née des réseaux sociaux, de la déchéance d’une de ses starlettes, et l’analyse de ceux-ci et de cette génération du paraître, déresponsabilisée de ce qu’elle crée, de l’envie, du manque et de l’obsession.
C’est l’histoire d’une violence narcissique moderne, de ce que ce tout a engendré pour le narrateur et sa muse, l’analyse d’une génération en dérive digitale.
Extraits
« Cette légèreté était donc la bienvenue à ce moment de ma vie, et le contact aussi : nous sommes en 2021, ça fait vingt-et-un ans que je bosse avec internet, et je suis, comme tout le monde, le téléphone greffé à la main. Je vis au gré des vibrations de ma laisse électronique, mon cœur bat au rythme des notifications d’apps, ma fenêtre sur le monde est un écran. »
« Ce que j’entends par « ma génération », c’est ce que les marketeurs ont appelé les Xennials, entre la génération X et la génération Y. La génération abandonnée, celle ayant toutes les tares de la génération X et aucuns des avantages de la Y. Nous sommes désabusés, avons dû nous débrouiller par nous-mêmes, sommes nihilistes au possible et avons vécu l’avènement du web en sortant de nos études. À la fois connectés et complètement hors du temps. »
Sarah Des Hesses –
Qui n’a pas vécu quelque chose d’analogue… On a du temps libre, on suit les réseaux sociaux, et tout à coup, on flashe, ou alors on s’attache peu à peu à suivre une personne, puis les échanges deviennent de plus en plus privés… Guillaume Delbos nous raconte une histoire de lien virtuel qui commence par être un joyeux divertissement, qui prend la couleur d’un lien d’âmes et d’une attirance sexuelle puissants, puis qui, à la faveur d’un coup de théâtre qui nous pétrifie tellement on ne s’y attend pas, devient un cauchemar. Outre les dialogues, hauts en couleur, aux sonorités étonnantes – Guillaume Delbos est aussi poète – qui sont un vrai délice en soi, outre la trame, très bien ficelée et très réaliste (cela peut nous arriver à tous, les détails décrivant le processus d’addiction au dialogue virtuel font sourire car on admet qu’on a passé par là ou bien qu’on peut s’y faire prendre), on apprécie la fine analyse psychologique des protagonistes sur la fin. Réaliste, critique, fin nez, Guillaume Delbos fait le mea culpa de chacun des personnages avec une objectivité à la fois rafraîchissante et remuante. Le fait que le héros – et la victime – de cette addiction à l’échange virtuel soit lui-même un spécialiste des médias rend le récit encore plus plausible. Oui, cela peut nous arriver à tous. Et dans le virtuel, on ne sait jamais vraiment à qui on a affaire… Un roman fabuleux qui se lit d’une traite et dont on ressort transformé, avec de quoi réfléchir très sérieusement à cette question : les réseaux sociaux rendent-ils fous ou bien le sommes-nous tous quelque peu devenus, dans notre manque de contact généralisé dû à cette société d’après l’étonnante ère du COVID ?